Avec ses 25.000 ha de paysages variés et ses 12.000 espèces animales et végétales, Fontainebleau est la plus belle et la plus passionnante des grandes forêts françaises.

La forêt domaniale représente 21.500 ha gérés par l'Office National des Forêts (O.N.F.) et appartenant au domaine privé de l'Etat.

 

 

Histoire

L'histoire de la forêt de Fontainebleau commence au 10è siècle avec Robert II, dit "le Pieux", qui "constitue la forêt de Bière (dérivé de bruyère) par l'achat de terres boisées surtout de chênes" raconte le géographe et historien Olivier Nougarède.  Vers l'an Mille, la forêt est formée d'une série d'enclaves que se partagent petits seigneurs et riches propriétaires terriens. Au fil des siècles, les rois de France s'efforcent de constituer un domaine par acquisitions et confiscations. Sous François 1er, la forêt n'occupe que 13.000 ha environ.

Jusqu'au 2d empire, elle constitue un domaine de chasse très prisé des rois, notamment de François 1er , d'Henri IV et de Louis XV.

Ceux-ci mettent en place différentes administrations pour assurer la gestion des ressources de la forêt. Ils l'aménagent : Henri IV fait élargir les routes afin que les carrosses des dames de la Cour puissent circuler plus facilement et suivre la chasse ; il est ainsi à l'origine de la route Ronde.

En 1750, 1.050 bornes sont mises en place le long du pourtour de 90 km de la forêt ; elles sont encore visibles aujourd'hui.

Au 19è siècle, de nombreux artistes sont inspirés par la beauté et la diversité des paysages. Alors que la forêt de Fontainebleau est presque inconnue, leurs oeuvres (tableaux, récits, romans ...) incitent les curieux à venir s'y promener. A partir de 1849, le développement du tourisme est favorisé par l'arrivée du train jusqu'à la gare de Melun et surtout jusqu'à celle de Fontainebleau Avon.

 

Géologie

Il y a 35 millions d'années, la forêt de Fontainebleau était recouverte par une mer chaude, la mer stampienne. Cette mer a laissé des sables dont la profondeur peut atteindre 60 mètres, notamment vers Etampes. 

"Une nappe d'eau souterraine acide chargée en silice et provenant du Massif central va lessiver ce sable", détaille Jean Claude Plaziat. Elle va dissoudre la matière organique du sable de Fontainebleau, le rendant ainsi d'une pureté remarquable. Ce phénomène géologique a également contribué à cimenter les grains, donnant naissance aux blocs de grès, les fameux rochers de Fontainebleau.

 

Le sable 

Dès le 11è siècle, la finesse et la pureté du sable de Fontainebleau intéresse les artisants verriers (dont les célèbres verriers de Murano à Venise). Avec 2 carrières - l'une située à Bourron-Marlotte, l'autre à Nemours-, le groupe Sibelco extrait et traite aujourd'hui près de 1,5 millions de tonnes de sable chaque année. "Nous le vendons à des entreprises du bâtiment et à des fonderies. Il sert aussi pour l'industrie du verre", explique la directrice générale, Corinne Cuisinier.

 

Le grès

Vers 1185, Philippe-Auguste prend la décision de faire paver les rues de Paris ; c'est à cette  époque que commence l'exploitation des grès de la forêt de Fontainebleau. Ils servent à la construction du château de Fontainebleau et de son escalier extérieur. Dès 1669, sous le règne de Louis XIV, l'exploitation des grès devient soumise à autorisation. Celle-ci atteint son maximum en 1829 (3 millions de pavés débités par 2.000 carriers) et s'arrête définitivement en 1907.


Les rochers

Ceux-ci prennent parfois des formes étranges :

> l'éléphant à Larchant

> le fameux bilboquet du Cul-du-Chien

> la roche éponge

> la tortue

> le diplodocus

 

 

Les ouvrages

> Le prieuré de Franchard (12è siècle)

> La tour Denecourt (136m) que fît construire Claude-François Denecourt, appelée "Fort l'empereur" lors de son inauguration par Napoléon III.

> Les aqueducs de la Vanne et du Lunain, bien visibles et l'aqueduc du Loing, enterré. Ils envoient 270.000 m3/jour d'eau à Paris par des tuyaux de 2m à 2,5m de diamètre. L'eau y circule par simple gravité : 73 km en 33 heures.

 

Les arbres et la fleur

La forêt actuelle est oeuvre humaine.

A l'époque de Louis XIV, moins de 20% de la forêt est boisé ; Colbert lance des chantiers de plantations et plusieurs campagnes suivent, notamment au 18è siècle (5.000 ha principalement des feuillus). C'est à cette époque et au début du 19è siècle que l'on introduit le pin sylvestre qui s'est tout de suite plu et qui donne son aspect actuel à la forêt. Ces vastes campagnes de boisement de pins entraînent la grogne des artistes car les pins recouvrent les landes à bouleaux et à bruyères qu'ils affectionnent. Ils militent pour la création de réserves artistiques visant à protéger la nature. Ces dernières sont les ancêtres des réserves biologiques actuelles qu'on trouve le long de la route Ronde.

 

Sources :

L'Express n° 3302 du 15 novembre 2014

Larousse en ligne

Site de Amis de la Forêt de Fontainebleau

Musée départemental de l'Ecole de Barbizon (Module 3 de la malle pédagogique)